Le Courrier Australien Great Local Lunch 12 February 2018
Le Courrier Australien
Great Local Lunch : déjeuner engagé au
bord de la Yarra
Au cœur du festival
qui bat son plein, des barrières forment un espace distinct où les tables sont
alignées sous de grands parasols blancs. A l'entrée, les invités entrent un par
un sous une arche arienne à longues franges réalisée à partir de 689 emballages
en plastique par l'éco-plasticienne Carolyn Cardinet. Les suspensions
décoratives sont à base de bouteilles de lait ou de boîtes à oeufs et la sono
(discrète) fonctionne grâce à un panneau solaire. L'atmosphère est relaxe sur
ce bord de Yarra où les invités parlent volontiers à leurs voisins. Je suis
entourée de Diana qui fête l'anniversaire de son ami à dreadlocks et de
l'auteur David Holmgren, premier théoricien de la permaculture. Il vient présenter
son dernier livre, RetroSuburbia, au festival.
Les couverts ne sont
pas en plastique. Les serviettes ne sont pas en papier. Les verres... ne sont
pas fragiles. Voilà qui plante le décor d'une tablée qui évite les déchets. A
chaque place, quelques documents d'information et un sachet de graines à
ramener chez soi. Les plats sont apportés par une nuée de bénévoles. Les plats
se succèdent et se partagent : tomates au pesto de fanes de carotte,
frittata au parmesan, kale et sauce à la betterave, lentilles vertes en salade,
potiron avec sa peau et même ses graines, huile d'olive infusée à l'ail... on
renaît aux goûts, aux parfums et aux couleurs. Pour la boisson, ce sera du
kombucha d'une belle nuance ambrée qui, parait-il, est extrêmement diurétique.
L'animation a été
confiée à un grand maître du genre avec chapeau de paille et barbe modèle
déposé : Costa Georgiadis, de Gardening Australia. C'est lui qui accueille les
invités venus raconter leur projet, leur initiative. On apprend comment accommoder
les restes, faire son compost, utiliser le mare de café comme engrais, repérer
un restaurant qui cuisine les produits locaux (www.weeatlocal.com.au) etc. Les
interventions sont courtes, souriantes et pédagogiques. Pas question de
culpabiliser, on est là pour informer, entraîner. Et sans doute est-ce là la
force du festival qui accueille de plus en plus de monde chaque année, soit
jusqu'à 100 000 participants sur toute la durée de l'événement.
Deux heures plus
tard, il va être temps de se séparer... mais pas pour longtemps. Hors de
l'enclos déjà ouvert, une petite foule se promène. On assiste à des conférences
gratuites dans le "Dôme", on apprend à faire pousser son potager sur
une botte de foin, on essaie les toilettes sèches, on voyage dans un tramway
nouvelle génération... On peut aussi donner un coup de main pour faire la
vaisselle. Avant de rejoindre ces activités, on vérifie qu'on n'a rien oublié à
la table. En effet, pas question de repartir les mains vides, on emporte un
petit cadeau supplémentaire : une bouteille de jus de ver de terre à ne
surtout pas boire, mais à utiliser pour fertiliser le jardin !
Valentine Sabouraud
National
Sustainable Living Festival du 1er au 28 février
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